LES EFFETS DE MAIN
La technique des sons bouchés est complètement intrinsèque à l'histoire et à la pratique du cor.
Au 18ème siècle, le cor fait son apparition dans l'orchestre symphonique. Mais l'instrument ne peut jouer que sur les harmoniques naturelles, donc avec une justesse non-diapasonée. En 1753, l'allemand Hampell imagina une façon d'atténuer la discontinuité des échelles. Elle consistait à boucher avec la main le pavillon de l'instrument, soit à demi ce qui baissait d'un demi-ton le même son ouvert, soit complètement ce qui élevait ce dernier d'un demi-ton. Ainsi en alternant sons naturels (ouverts) et sons bouchés on pouvait obtenir presque tous les intervalles chromatiques de l'étendue du cor. C'est ainsi qu'est né le cor à main. Sur le cor d'harmonie moderne, cette utilisation de la main n'est pas nécessaire pour obtenir toutes les hauteurs de sons, mais les compositeurs ont continués à écrire certains passages en sons bouchés car ce timbre très cuivré, ou très fermé s'ajoute aux nombreux timbres qui forme le dictionnaire sonore de l'instrument.
De manière générale, les sons bouchés sont notés « + » et les sons ouverts sont notés « o ». On peut prolonger le signe « + » d'un trait pour signifier que tout le passage est bouché. Dans l'idéal, on notera « o » au dessus de la première note ouverte après un passage bouché pour bien signifié que les sons sont de nouveau ouverts.
Il existe donc plusieurs moyens d'obtenir des sons bouchés sur l'instrument, les voici :
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Sons bouchés à la main
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Sons demi-bouchés à la main
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Sons-bouchés sourdine
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Sons-bouchés sourdine no transpose
LES SONS BOUCHES À LA MAIN
Les sons bouchés à la main sont obtenus en bouchant le plus hermétiquement possible d'un main ferme le pavillon avec la main droite. La paume de la main étant la partie la plus étanche, l'air et donc le son sortant du pavillon passera au niveau des doigts, c'est à dire assez profondément dans le pavillon. Ainsi la longueur totale de l'instrument sera diminuée et le son obtenu sera par conséquent plus aigu d'un demi-ton. Pour obtenir la bonne hauteur de son, l'interprète devra donc jouer avec le doigtés de la note située ½ ton au dessous. De ce fait, l'interprète peut -théoriquement- jouer sur toute la tessiture en sons bouchés. Dans la pratique, les sons bouchés à la main fonctionnent très bien dans la tessiture aigüe, médium-aigu et médium-grave ; les sons bouchés à la main dans le sur-grave étant assez difficiles à obtenir avec stabilité et la bonne intonation.
En jouant le son bouché, l'instrumentiste augmentera de façon conséquente le retour de l'instrument, ce qui facilitera le jeu cuivré et métallique.
L'avantage de la technique du son bouché à la main est que l'interprète pourra alterner rapidement sons bouchés et sons ouverts, grâce à une technique de main bien maîtrisée.
LES SONS DEMI-BOUCHÉS
Les sons demi-bouchés ne sont possibles qu'à la main. Aucune sourdine n'existe pour obtenir cet effet. On obtient un son demi-bouché en bouchant moins hermétiquement et plus près de la fin du pavillon. De ce fait, le son sortira au niveau du bas de la paume, et l'arrondi créé par la main allongera la longueur de l'instrument. Le son obtenu sera donc ½ ton au dessous de celui ouvert. En plus d'être abaissé, le son sera également détimbré. Cet effet a été très utilisé, particulièrement au début du 20ème siècle en France.
Un des exemples les plus célèbres se trouve dans la Villanelle de P. Dukas, (cf photo ci dessous) pièce dans laquelle le compositeur écrit : (En écho) (Doigtez un ½ ton au-dessus) En demandant de doigtez ½ ton au dessus, le compositeur indique que l'interprète doit jouer en demi-bouché, ce mode de jeu étant le seul à nécessiter de jouer les doigtés plus aigus.
Ce mode de jeu peut également être utilisé lorsque une nuance ppp est demandée au musicien.
Notation: sons demi-bouché
Extrait de la Villanelle pour cor et piano de Paul Dukas. ed. DURAND